En bref
Une semaine pour découvrir une partie de la Provence : Saint-Rémy-de-Provence, les arènes d'Arles et le Parc naturel régional de Camargue. Découvrez que faire dans les Alpilles pour un voyage en famille inoubliable.
Après la Dorgone l'été dernier, c'est en Provence que nous passons nos vacances cette année. Plus précisément à Saint-Rémy-de-Povence, proche d'Arles, d'Avignon et de Nîmes. Au sud se trouve le Parc naturel régional de Camargue.
C'est la seconde année que nous partons avec Victor, qui a maintenant un peu plus d'un an et demi. En raison de son âge, de la chaleur, de l'envie de profiter et de nous reposer, nous avons choisi de ne pas courir partout. On se contentera de la ville de Saint-Remy et ses alentours, avec un passage à Arles. Nous visiterons aussi la Camargue (Aigues-Mortes et Saintes-Maries-de-la-Mer).
Nous laissons à une prochaine visite Avignon, Nîmes, le pont du Gard, ou encore Châteauneuf-du-Pape... Notre hébergement, trouvé sur Sawdays, devait être « Le Cabanon » au Mas de la Croix d'Arles mais les propriétaires des chambres d'hôtes nous proposent un autre de leurs logements, plus grand et disponible pour la semaine. La propriété est superbe, avec un grand jardin d'oliviers, une vue sur le massif des Alpilles, et l'accès à la piscine. A l'extérieur, un petit canal d'irrigation rejoint le centre de Saint-Rémy. Nous louons des vélos à la semaine pour tous déplacements de proximité, la société Telecycles propose sans frais de déposer et récupérer les vélos sur votre lieu de résidence : pratique !
La route fut longue depuis le Grand-Bornand où nous avons passé notre première semaine de vacances : environ 8h pour moins de 400km... Du coup le samedi soir on se repose après avoir défait nos valises. Nous avons dû faire un détour pour arriver au Mas de la Croix d'Arles à cause de féria : il y a eu un lâché de taureaux en fin d'après midi et une bonne partie des rues sont toujours fermées.
Le lendemain, le dimanche, nous assistons à une autre manifestation : « la Carreto Ramado ». Il s'agit d'un défilé d'une quarantaine de chevaux de Camargue, suivis d'une charrette tirée par des chevaux de trait. Elle est décorée de fruits et de légumes, qui représentent les productions agricoles de Saint-Rémy et des environs. La charrette est guidée par un charretier en tenue traditionnelle, elle est suivie par un cortège principalement composé de femmes et d'enfants en costume du pays d’Arles. L'ambiance est festive, beaucoup de touristes sont installés en terrasse de café. Le défilé fera 3 fois le tour de la ville.
Suite à cela nous faisons quelques courses pour les prochains jours et nous rentrons au Mas à pied en longeant le canal. En début d'après-midi Victor fait une petite sieste qui nous permet aussi de nous reposer vu la chaleur, puis nous partons visiter les environs. Nos hôtes nous offrent du raisin (bio) fraichement coupé dans les vignes du jardin, il est parfaitement sucré. On se rend au lac de Peiroou à pied, de toute façon nous n'aurions pas eu d'autres choix puisqu'en raison du risque extrême d'incendie dans les Alpilles, la route est fermée aux voitures. Il s'agit d'un petit lac artificiel qui remonte à l'antiquité, le barrage avait pour but de servir en eaux la cité romaine de Glanum que nous visiterons en fin de semaine. Le lac est situé dans les Alpilles, un massif de moyenne altitude (500m) qui abrite de nombreux villages pittoresques dont le plus connu est sûrement Les Baux-de-Provence.
Pour cette seconde journée, nous partons découvrir la Camargue et Aigues-Mortes. La ville est entourée de remparts, qui offrent une vue magnifique sur les marais salins (marais de Peccais) qui a la particularité d'être teinté de rose. C'est Saint Louis (Louis IX ) qui fortifie la ville et fait construire le port qui deviendra le lieu de départ de 2 croisades en 1248 et 1270. Dans un premier temps on se balade à l'interieur de la ville, Victor dans sa poussette, il y a beaucoup de monde dans les petites rues.
Puis nous déjeunons dans un restaurant nommé Casa Toro Luna. Victor s'est endormi et nous pouvons profiter du repas en admirant l'ambiance de la place Saint-Louis. La terrasse du restaurant est équipée de brumisateurs apportant un peu de fraicheur. Plus tard, on se dirige vers la voiture pour troquer la poussette contre le porte-bébé afin de visiter les remparts. Il faut compter une heure pour faire le tour, la visite donne une nouvelle perspective, avec une vue sur les toits de la ville. Il s'agit d'une bastide comme nous avions pu en voir en Dordogne l'été dernier. On y apprend aussi que la ville a servi de prison pour les Templiers puis, après 1685, pour les protestants. En fin de parcours, vous pourrez visiter la tour de Constance. L'escalier en colimaçon est assez étroit, mais la vue en haut vaut l'effort.
Avant de repartir vers Saint-Rémy de Provence nous faisons un détour en direction du Grau-du-Roi, pour observer les marais d'un peu plus près et de photographier quelques flamants roses. Avec le soleil qui descend, les couleurs sont magnifiques. Nous avons lu que durant l'été 2020, plus de 20 mille couples de flamants roses ont niché dans les marais salants d’Aigues-Mortes. Vous pouvez les observer sur place toute l'année.
Le mardi, nous partons visiter le village des Baux-de-Provence. Il s'agit d'un lieu très touristique et c'est un peu compliqué pour se garer. On aurait pu nous y rendre à vélo puisque nous ne sommes qu'a 8km, mais c'est le dénivelé et le poids du porte bébé qui nous fait renoncer. Les Baux ne sont pas très grands, on se balade dans les ruelles bondées, avant d'arriver sur les hauteurs, vers l'entrée du château. Là le mistral est si fort que c'est même difficile de rester stable pour prendre une photo. Pourtant, la vue sur les Alpilles et sur les plaines est magnifique. Avec Victor nous décidons de ne pas visiter les tours du château, mais de les observer de loin. Le village ne nait qu'au Moyen-Age, mais on estime une occupation humaine dès le néolithique (-6000 ans avant JC). Certains hôtels particuliers de la ville ont été construits durant la Renaissance.
A quelques centaines de mètres des Baux-de-Provence se trouvent d'anciennes carrières de calcaire, qui depuis 1975 sont aménagées en centre d'art numérique. D'abord nommées « Cathédrale d'Images » puis « Carrières de Lumières » après 2012. Avant cela, la carrière de pierre a été exploitée de 1800 à 1935. Cette année ce sont des tableaux de Cézanne et de Kandinsky qui sont animés et projetés sur les parois calcaires. La programmation change chaque année. Sur place il y a du monde, nous avions réservé nos billets sur le site la veille, ce qui nous permet de gagner du temps en échappant à la billetterie. Une fois à l'intérieur on admire le spectacle de son et lumières, où une centaine de vidéoprojecteurs projettent les œuvres sur plus de 7000 m² de surface. Cela peut se faire même avec de jeunes enfants, Victor semblait admiratif devant les tableaux et n'a pas eu peur lors des passages dans le noir quasi-complet.
En fin d'après-midi nous rentrons au Mas de la Croix d'Arles pour profiter de la piscine. Les soirs nous mangeons à l'intérieur malgré notre belle terrasse car il y a pas mal de moustiques dans la région.
Saintes-Maries-de-la-Mer est la capitale de la Camargue, elle est à la fois connue pour être une station balnéaire mais aussi un lieu de pèlerinage pour la communauté Gitane (festivités en mai). La ville s'est construite autour de son église fortifiée du XIe. Dans un premier temps nous pique-niquons sur la plage, puis nous visitons les ruelles de la ville en tournant autour de l'église. Il y a plein de restaurants, l'ambiance doit être animée en soirée.
On se balade à nouveau le long de la plage et sur une petite partie de la « Digue à la mer » qui offre 12km de randonnée le long des étangs (et donc 24km aller-retour pour les plus courageux). Vous pouvez les parcourir à pied ou à vélo. De la ville jusqu'au phare de la Gacholle vous pourrez observer de nombreuses espèces d'oiseaux, dont les flamants roses. La digue a été construite en 1859 pour protéger la Camargue de l'érosion. Les échanges d’eau entre la mer et les étangs se font par l’intermédiaire de vannes, appelés pertuis.
Nous décidons ensuite d'aller sur la plage de Beauduc, de l'autre côté de la digue. A vélo cela peut se faire en une trentaine de kilomètres, mais en voiture, il faut faire le tour de l'étang de Vacarès, puis redescendre vers Salin de Giraud, ce qui représente quand même 6Okm. Les dernièrs kilomètres se font sur une route non goudronnée et pleine de trous, ça nous rappelle l'Islande. Le chemin entre les étangs n'existe même pas sur le GPS, mais nous permet d'observer à nouveau les flamants roses. À noter que nous avons fait des arrêts pour voir des taureaux et des chevaux camarguais. Le parking de la plage s'est transformé en camping sauvage, avec de nombreuses tentes et vans aménagés, il s'agit d'un lieu réputé de kitesurf, j'en compte une cinquantaine sur l'eau. Ici tout est sauvage, la plage est immense, la mer est assez calme malgré le vent et la profondeur des eaux descend assez doucement, c'est parfait pour Victor qui saute à l'eau sans aucune crainte. Nous y restons jusqu'en fin d'après midi, avant de rentrer à Saint-Rémy.
Nous partons à vélo visiter Glanum, un site archéologique qui ne se trouve qu'à 2km du Mas de la Croix d'Arles. Victor passe du siège vélo à son sac de portage très facilement, puis se balade lui aussi librement dans les ruines. Il s'agit d'une cité gauloise aux influences grecques puis romaines. Son développement se fait grâce à la protection offerte par le massif des Alpilles puis par la proximité avec la Voie Domitienne, une voie romaine reliant l'Italie à l'Espagne ( 118 av. J . - C . ). On apprend que Glanum n'a été découverte que tardivement au début du siècle et que les travaux d'archéologie n'ont débuté qu'en 1921. C'est impressionnant de voir tout ce qui a été mis à jour en seulement un siècle, mais également la bonne conservation de nombreux édifices. Le nom vient de Glanis, un guérisseur gaulois, puis transformé en Glanum sous l'empire romain. La visite nous rappelle celle d'Ostia à Rome.
L'après-midi nous visitons Eygalières, un petit village du massif. Il a la réputation d'avoir su garder son authenticité, et comporte de nombreux mas en pierre de pays. Au centre du vieux village, sur une colline se trouvent les ruines d'un château féodal. De là, vous aurez une vue magnifique sur les Alpilles, les champs d'oliviers et les vignes. Dans la rue principale se trouvent de nombreux restaurants très bien décorés. En voyant les tarifs on se dit que la clientèle ici est assez aisée. Ce qui ne nous empêche pas de déguster une bonne glace de chez « Raimo »... Un glacier qui se trouve juste à côté de chez nous à Paris. Amusés par cette coïncidence, on se renseigne : la maison Hache est un hôtel / restaurant / boulangerie à Eygalières. Son chef, Christopher Hache est étoilé au guide Michelin et ses glaces proviennent donc de chez Raimo, le plus ancien glacier de Paris (1947). À noter que le pain de la boulangerie est également très bon, nous en prenons pour accompagner le plateau de fruits de mer prévu pour la soirée. Mais avant ce festin, nous rentrons à nouveau profiter de la piscine.
Vendredi est notre dernier jour avant de reprendre la route. Nous partons visiter Arles, mais au moment d'arriver, Victor est malade dans la voiture. Et c'est comme par hasard le seul jour où nous n'avions pas pris de vêtements de rechange. La visite de la ville commence donc par le Monoprix pour lui acheter un short et un T-shirt. Nous prenons ensuite la rue Voltaire, qui nous amène directement aux arènes d'Arles. L'amphithéâtre romain date de l'an 80, il reprend le schéma du Colisée de Rome, avec une taille plus modeste. Sur deux niveaux, il pouvait accueillir 25 000 personnes. L'arène est toujours active de nos jours lors des férias, avec des corridas et des courses camarguaises.
On se promène ensuite dans les ruelles, en passant devant le théâtre antique et la place de la république où se trouvent à la fois la Cathédrale Saint-Trophime, l'église Sainte-Anne d'Arles et le palais de l'Archevêché. Ces monuments (et bien d'autres) abritent le festival photographique des « Rencontres d'Arles » chaque été depuis 1970. La ville est surnommée capitale de la photographie, et c'est une quarantaine d'expositions photographiques que vous pouvez retrouver chaque année dans les lieux patrimoniaux exceptionnels. À Arles vous pouvez également visiter la Fondation Vincent Van Gogh qui mêle les toiles originales du maître à des créations d’art contemporain.
De retour à Saint-Rémy, nous discutons de nouveau avec le fils des propriétaires du mas, c'est lui qui s'occupe du jardin fruitier et en particulier des oliviers. Il nous propose d'aller visiter le moulin du Calanquet, là où il presse ses olives. On s'y rend à vélo, c'est à un peu moins de 4km. Une visite (gratuite) des installations nous en apprend plus sur la culture de l'olive. On se régale au moment de la dégustation avec des olives, des tapenades, des confitures ou encore des moutardes produites sur place. En sortant nous passons par la boutique du moulin pour ramener quelques souvenirs.
En fin de journée nous rentrons au mas pour rendre les vélos et passer notre dernière soirée en Provence. Si l'article vous a donné envie de découvrir la région ou si vous avez une question, n’hésitez pas à laisser un commentaire en bas de la page. À bientôt.
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