En bref
En bref : nous partons à la découverte des 3 Abers du Finistère, l'Aber Benoît, l'Aber Wrac'h et l'Aber Ildut. Au programme, une semaine de camping près de Landéda. Nous explorons l'île Vierge et son phare et nous faisons une excursion à Ouessant.
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Cet été, nous avons choisi la Bretagne pour nos vacances. Notre programme : une première semaine en camping dans le Finistère, entre l’Aber Wrac’h et l’Aber Benoît, avant de passer une seconde semaine dans le Morbihan.
C’est la deuxième fois que nous séjournons au camping de Penn Enez. Nous y étions passés quelques jours après notre semaine à New York en 2017. Mais cette fois, l’expérience est différente : nous revenons avec notre fils Victor et notre jeune chienne Glasgow, un beagle de dix mois. Le camping se situe en bord de mer, sur les dunes, entre deux Abers. Le cadre est sauvage, face à l’Atlantique et la Manche. J'ai lu que la position du phare de l'île Vierge délimitait le passage de l'océan à la mer.
Avant de raconter notre semaine, il faut expliquer ce que sont les Abers. Ces estuaires typiques de la côte nord du Finistère ressemblent à des fjords bretons. L’océan remonte loin à l’intérieur des terres, créant des paysages changeants au gré des marées. L’Aber Wrac’h, l’Aber Benoît ou encore l’Aber Ildut sont les plus connus.
Le pays des Abers s’étend autour de Lannilis, Landéda et Saint-Pabu. C’est une Bretagne authentique, où les ports de pêche côtoient des villages discrets, des phares spectaculaires et des plages de sable fin. Moins fréquentée que la côte sud, la presqu'île de Crozon, ou encore la côte de granit rose, cette partie du Finistère est idéale pour un camping en famille ou un voyage avec un chien, car on y trouve à la fois des espaces naturels et de nombreux sentiers côtiers accessibles.
Nous arrivons au camping de Penn Enez en fin de journée. C’est la première fois que nous campons avec Glasgow. Nous avons une tente Decathlon Arpenaz 4.1, déjà testée dans le Lot il y a quelques étés. Elle se monte assez vite, ce qui est appréciable après la route. Le camping est simple : c’est un camping municipal avec sanitaires, quelques emplacements en bord de dunes et une petite épicerie à l’accueil. L’essentiel y est, sans superflu. Le soir, nous faisons une première balade sur les dunes, entre la plage de Penn Enez et celle de Plougouri. Glasgow découvre le sable avec une énergie débordante. La nuit, nous essayons de la faire dormir au pied du lit, mais elle insiste pour nous rejoindre sur le matelas. Finalement, nous cédons. Et cette semaine de camping sera bénéfique : Glasgow, encore jeune, se cale enfin sur notre rythme et dort jusqu’à 6h30 ou 7h du matin, un vrai progrès par rapport à la maison où elle se réveillait à 5h.
Au lever du jour comme au coucher de soleil, de nombreux lapins sortent des dunes. Glasgow les sent et ne tient plus en place. C’est devenu un rituel : chaque matin et chaque soir, un petit footing dans les dunes pour tenter les attraper, bien sûr sans y parvenir.
Le dimanche, nous choisissons la simplicité. Nous partons pour le port de Landéda, au cœur de l’Aber Wrac’h. Ici, les voiliers se balancent dans le port, protégés par les digues. C’est petit mais vivant, avec des cafés et restaurants. Nous déjeunons en terrasse chez Ty Billig Ar Mor. Première galette de la semaine, savourée face aux bateaux. L’ambiance est familiale, décontractée.
Après un passage à l’office de tourisme pour nous renseigner sur les environs, nous passons l’après-midi à la plage de Plougouri. Victor joue dans le sable, Glasgow explore les alentours.
En 2017, nous avions testé le restaurant Captain sur le port, excellent mais sans terrasse. Avec un chien, c’est plus compliqué, et cette fois nous privilégions les adresses en extérieur.
L’Aber Wrac’h est l’un des plus grands abers du Finistère. Il s’étend sur 33 km et son port a longtemps joué un rôle stratégique pour le commerce et la pêche. Aujourd’hui, il attire surtout les plaisanciers et les amateurs de sports nautiques. Le phare de l’île Vierge, visible au large, en est le gardien emblématique.
Le lundi est pluvieux, mais cela ne nous arrête pas. Nous embarquons depuis le port de l’Aber Wrac’h pour l’île Vierge. Bonne nouvelle : les chiens sont acceptés à bord et sur l’île. Le trajet est court, mais dépaysant. Sandrine reste se balader avec Glasgow tandis que Victor et moi grimpons au sommet du phare, après avoir écouté les informations du guide.
Construit au XIXᵉ siècle, le phare de l’île Vierge est le plus haut phare en pierre taillée d’Europe, avec ses 82,5 mètres. On y accède par un escalier de 365 marches. La vue, une fois en haut, est spectaculaire : l’océan s’étend à perte de vue, ponctué de récifs et de petites îles. Le guide raconte l’histoire des gardiens, la difficulté de la construction, et les tempêtes qui frappent cette côte.
De retour à terre, nous avons faim. Nous nous arrêtons chez La Palue. De l’extérieur, on croirait une simple pizzeria comme c'est écrit sur la façade. Mais à l’intérieur, nous découvrons une petite terrasse cachée et ombragée. La cuisine, d’inspiration franco-asiatique, est une belle surprise. Une adresse que nous recommandons vivement.
L’après-midi, nous roulons jusqu’au village de Meneham, ancien hameau de pêcheurs et de goémoniers. Les maisons basses en pierre, serrées contre les rochers, donnent l’impression d’un décor hors du temps. Restauré, le site accueille aujourd’hui des artisans et des expositions. C’est une visite qui plaît autant aux adultes qu’aux enfants.
Mardi, nous partons marcher sur la presqu’île Saint-Laurent. Depuis la pointe, nous photographions le phare du Four, planté au milieu des vagues. Il est, comme le phare de Kéréon, ce qu'on appelle « les enfers » (un phare en pleine mer). En opposition aux « purgatoires » (phares sur des petites îles isolées), et aux « paradis » (phares sur la côte).
Nous déjeunons à la sandwicherie Le P’tit Cintré, simple et efficace, avec des frites délicieuses. Sur le chemin du retour, nous tombons sur un antiquaire. Nous y dénichons un petit cadre ancien avec une gravure de bateau, qui rejoindra notre salon.
Nous faisons aussi halte à la chapelle Saint-Jaoua à Plouvien. Le Finistère compte plus de 1 000 chapelles. Beaucoup ont été construites lors de la christianisation, parfois à l’emplacement d’anciens lieux païens. Cette densité unique donne au département son surnom de « terre des saints ».
Le matin, nous partons marcher le long de l’Aber Benoît, au niveau de Saint-Pabu. La plage de Korn ar Gazel s’étend à perte de vue. Depuis les hauteurs, de belles maisons dominent l’estuaire. Nous rêvons d’en posséder une pour nos vacances. Long de 31 km, l’Aber Benoît est plus intime que son voisin l’Aber Wrac’h. Ses eaux sont réputées pour la qualité des huîtres élevées ici. Le site a aussi une histoire militaire : pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été utilisé comme base pour les sous-marins allemands.
L’après-midi, nous visitons le site archéologique Iliz-Koz, d'importants vestiges de l'enclos paroissial abandonné en 1729 à cause de l'avancée du sable. Il y a même des tombes de chevaliers, qui passionnent Victor. Il est intéressant de découvrir que des légendes locales (qui parlent d'église engloutie par les sables en une nuit) trouvent une part de réalité historique, peu à peu oubliée.
Le soir, nous dînons à la crêperie Mémé Lilia, face à la plage de Kervenni. Galettes et crêpes sont excellentes, et le coucher de soleil sur la mer ajoute à la magie. En 2017, nous avions testé le Castel Ac’h, un restaurant de fruits de mer, juste à côté, mais plus haut de gamme. Cette fois, avec Victor et Glasgow, nous cherchons quelque chose de plus simple et convivial.
Le jeudi, nous restons tranquilles. Victor profite de la plage voisine, joue avec un cerf-volant trouvé chez un antiquaire la veille. Nous déjeunons sur le port de Landéda, cette fois chez L’Escale, avec des moules-frites. L’après-midi, nous flânons sans programme précis. Ces moments de pause font aussi partie du plaisir du camping en famille.
Dernière grande sortie de la semaine : nous prenons le bateau à Lanildut pour rejoindre Ouessant. La traversée de la mer d'Iroise est déjà une aventure : au large, nous avons la chance d’apercevoir des dauphins. Victor est émerveillé malgré un mal de mer qui monte. Nous nous concentrons sur la partie sud-ouest de l’île. Le Musée des Phares et Balises raconte l’histoire de ces monuments, indispensables à la sécurité maritime (le musée est fermé pour rénovation de 2023 à 2026). La Pointe de Pern, battue par le vent, offre un panorama impressionnant.
En chemin, nous cueillons des mûres sauvages. Le sentier côtier nous ramène au bourg, soit une randonnée d’environ 8 km. C’est une belle performance pour Victor, fier d’avoir marché autant. Avant d’embarquer, nous faisons une pause gourmande en terrasse chez Roc’h ar Mor, face à la mer. Puis retour vers Lanildut. Pas de dauphins cette fois, mais une mer plus calme.
Lanildut est le point de départ de l’Aber Ildut, autre aber du Finistère. Long de 20 km, il est connu pour son granit, exploité depuis l’Antiquité. De là sont parties les pierres utilisées pour le socle de l’Obélisque de la Concorde à Paris.
Cette semaine dans le pays des Abers nous a montré une Bretagne sauvage et authentique. Le camping en famille s’y prête parfaitement : nature, plages, randonnées, villages préservés. Voyager avec un chien est simple : la plupart des sentiers et traversées maritimes les acceptent, même si l’accès à certaines plages reste limité.
Entre l’Aber Wrac’h, l’Aber Benoît, l’Aber Ildut et l’excursion à Ouessant, nous avons découvert des paysages variés, entre estuaires, phares et villages de pêcheurs. Une destination idéale pour ceux qui cherchent à combiner nature, patrimoine et vacances familiales en Bretagne.
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